|

L’éthique en communication animale intuitive :

Comment éviter les dérapages et rester aligné avec sa mission

Introduction

La communication animale intuitive (CAI) a connu une expansion fulgurante ces dernières années. Alors qu’il y a 25 ans, cette pratique était réservée à une poignée de pionniers, elle est aujourd’hui largement répandue. Cette popularisation a permis de sensibiliser le grand public à la conscience et aux émotions des animaux, contribuant à des avancées majeures en matière de bien-être animal. Cependant, une telle croissance s’accompagne inévitablement de dérives, souvent involontaires, liées à un besoin inconscient de reconnaissance.

Pourquoi ce besoin de reconnaissance peut-il compromettre l’authenticité de la CAI ? Comment s’assurer que notre pratique reste éthique et centrée sur les animaux ? C’est ce que nous allons explorer dans cet article.


1. La reconnaissance : un moteur puissant mais dangereux

L’ego fait partie intégrante de l’humain. Il n’est ni bon ni mauvais en soi, mais il a besoin d’être nourri par des validations extérieures pour se sentir exister. En communication animale intuitive, cette dynamique se manifeste de manière subtile mais déterminante.

Lorsque nous recevons un retour enthousiaste d’un adoptant :

  • « C’est incroyable, vous avez parfaitement décrit mon animal ! »
  • « Merci, vous m’avez révélé des choses que je n’aurais jamais imaginées. »

Cela flatte notre ego et renforce l’illusion que nous détenons un don spécial, une capacité unique. Mais cette recherche inconsciente de validation peut nous pousser à vouloir plaire au lieu de réellement écouter l’animal.

Le risque majeur : en cherchant à satisfaire l’adoptant, le communicant peut involontairement biaiser l’interprétation des messages reçus. L’animal n’est alors plus au centre de la consultation.

📌 Témoignage : « Au début de ma pratique, je voulais tellement apporter du réconfort aux adoptants que je me suis surprise à reformuler certains messages de l’animal pour les rendre plus agréables à entendre. Avec le temps, j’ai compris que mon rôle était d’être fidèle à ce que l’animal exprimait, même si cela pouvait être inconfortable pour son humain. »Élise, communicatrice animalière depuis 8 ans.


2. Les dérives courantes en communication animale intuitive

L’essor de la CAI a entraîné certaines pratiques discutables. Parmi les dérives les plus fréquentes :

1. La surinterprétation des messages

Certains communicants veulent tellement donner des réponses précises qu’ils extrapolent les informations reçues. Cela peut conduire à des conclusions erronées et, dans certains cas, à des décisions nuisibles pour l’animal et son adoptant.

2. L’intrusion dans des domaines médicaux

Certains praticiens osent poser des diagnostics sur l’état de santé de l’animal, alors qu’ils ne disposent ni des compétences ni de la formation nécessaires. Un communicatrice animalière ne peut en aucun cas remplacer un vétérinaire. Ignorer cette règle peut mener à des conséquences graves, comme retarder une prise en charge médicale essentielle.

3. L’absence de validation des informations

Sur les réseaux sociaux, il est courant de voir des publications demandant : « Quelqu’un peut-il communiquer avec mon chat disparu ? » Rapidement, des dizaines de réponses fusent, sans aucun protocole de validation. Cet amateurisme nuit à la crédibilité de la communication animale et peut même engendrer de la souffrance chez les adoptants.


3. L’importance d’un ancrage éthique solide

La CAI ne se limite pas à recevoir et à transmettre des messages. C’est un métier de la relation d’aide, qui nécessite une rigueur éthique et une profonde humilité.

1. Travailler sur sa propre reconnaissance intérieure

Avant d’offrir un service aux autres, chaque communicateur devrait se poser ces questions : ✅ Est-ce que je recherche l’approbation de l’adoptant ? ✅ Ai-je besoin de prouver mes capacités pour me sentir légitime ? ✅ Suis-je vraiment neutre dans ma transmission du message de l’animal ?

Le développement personnel est un passage obligé pour tout professionnel de la relation d’aide. Plus nous trouvons notre propre reconnaissance à l’intérieur, moins nous serons tentés de chercher à plaire.

2. Suivre un cadre de déontologie rigoureux

L’interprète animalière Penelope Smith, pionnière aux États-Unis, a mis en place une charte éthique pour réguler la pratique de la communication animale intuitive. Cette charte, adoptée par l’École de la Conscience, insiste sur :

  • Le respect du libre arbitre de l’animal.
  • La prudence face aux informations sensibles (santé, comportement).
  • La transparence envers les adoptants.

3. Se former en continu

Avoir du talent ne suffit pas. Un communicateur doit évoluer constamment et se former avec des professionnels expérimentés. La maîtrise de techniques avancées et d’une approche structurée permet de garantir une pratique fiable et sérieuse.


📌 Bonnes pratiques pour une CAI éthique

✅ Toujours rester neutre dans la transmission des messages. ✅ Ne jamais poser de diagnostic médical. ✅ Se former régulièrement auprès de professionnels reconnus. ✅ Vérifier ses propres motivations avant une consultation. ✅ Respecter le libre arbitre de l’animal et de son adoptant.


Conclusion

La communication animale intuitive est un outil puissant et transformateur, mais il repose sur une responsabilité éthique incontournable. Trouver en soi sa propre reconnaissance permet d’exercer cette discipline avec intégrité, en respectant toujours l’animal et son adoptant.

En adoptant une posture éthique solide, chaque communicateur contribue à la pérennité et à la crédibilité de la CAI. Si vous êtes en formation ou déjà en exercice, prenez le temps de vous questionner sur votre pratique.

Votre alignement intérieur est la clé pour une communication animale juste et authentique.

📌 Découvrez nos formations :Murmures des Âmes (MdA) : Une formation dédiée aux passionnés d’animaux souhaitant développer leur capacité à communiquer intuitivement avec eux, sans forcément devenir professionnels. ✅ ORigineS (ORS) : Un programme avancé pour les interprètes animalières déjà formées qui souhaitent enfin s’installer, ou se perfectionner, gagner en assurance et professionnaliser leur pratique.

🔹 Action recommandée : Prenez un moment pour réfléchir à votre propre pratique et aux axes d’amélioration possibles.

Voici aussi la présentation vidéo de cette réflexion sur l’importance de l’éthique en CAI

Publications similaires