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Communication animale & Sphère privée

La notion d’intimité en communication animale intuitive : une question d’éthique et de déontologie

C’est à partir d’une question qui m’a été posée par une personne qui suis la formation Murmures des âmes que j’ai eu envie d’écrire cet article qui peut résonner pour plusieurs d’entre-vous.

La question était : « Comment faire lorsque, dans les informations transmises par l’animal lors du contact intuitif, il révèle des choses qui sont de l’ordre de l’intimité de son adoptant ? »

Je partage ici ma vision de la notion d’intimité qui peut surgir lorsqu’on fait de la CAI et de la déontologie qui en découle.

Les limites de la communication animale intuitive :

Lorsque l’on communique avec un animal, il est possible d’accéder à des informations concernant son adoptant, sa vie privée, ou même des aspects intimes de son quotidien. Ces informations, bien que révélées par l’animal, ne doivent pas devenir le centre de la consultation, sauf si elles sont explicitement demandées ou pertinentes pour résoudre la problématique exprimée par le propriétaire, toutefois, la première règle qui doit accompagner toute personne qui fait de la CAI c’est « tout n’est pas bon à dire, car je n’ai aucune garantie que mon interprétation reflète la réalité »

Le cadre légal dans lequel est pratiqué la CAI :

Communiquer intuitivement avec un animal appartenant à autrui n’est jamais anodin. Le fait d’entrer dans une dynamique  familiale et d’avoir accès à des informations privées, nécessite une intégrité et un professionnalisme de la part de tout communicant qu’il se déclare professionnel ou pas.

Le secret de la consultation (comparable au secret médical) doit donc être respecté en toutes circonstances. Le fait de partager en dehors de la consultation des informations privées peuvent faire l’objet de plaintes de la part du propriétaire de l’animal pour violation de la sphère privée.

La frontière entre l’intuition et la légitimité :

  • Une communication animale intuitive ne doit pas être une psychanalyse déguisée.
  • Les interprètes animaliers doivent garder en tête qu’ils ne sont ni psychologues, ni psychothérapeutes, sauf s’ils disposent de qualifications spécifiques dans ces domaines.
  • Il est impératif de rester dans le rôle défini : celui d’un interprète facilitant la compréhension entre l’animal et son propriétaire.
  • La perception des clients : Beaucoup de propriétaires recherchent une aide concernant une problématique précise avec leur animal (comportement, santé, relation). Lorsqu’ils se retrouvent face à des jugements ou des conseils intrusifs sur leur vie personnelle, cela peut engendrer de la méfiance, de la frustration, voire le rejet de la démarche. En résumé, à vouloir tout dire soulage souvent plutôt la communicatrice animalière au

La compétence et le rôle de l’interprète animalier :

  • L’interprète doit s’en tenir à un rôle psychoéducatif : proposer des pistes d’amélioration concernant le bien-être de l’animal et de la relation humain-animal.
  • Si des informations sensibles émergent, il convient de les partager avec bienveillance et neutralité, tout en suggérant des pistes extérieures (consultation d’un professionnel légitime si nécessaire).
  • La déontologie comme garde-fou : La déontologie est l’application pratique de l’éthique : elle impose de respecter un cadre clair, basé sur le respect, la confidentialité, et la compétence.
  • Elle invite à se poser des questions essentielles :
    • Suis-je légitime pour dire ou faire cela ?
    • Est-ce pertinent par rapport à la demande initiale ?
    • Comment formuler ce que je perçois pour que cela soit aidant, et non intrusif ou blessant ?

Une démarche d’apprentissage continue :

  • Les communicateurs débutants doivent comprendre que la maîtrise de la communication animale intuitive est un processus d’apprentissage constant.
  • Les exercices en groupe et les échanges entre pairs sont une étape nécessaire pour acquérir de l’expérience sans risque pour des tiers.

Recommandation pratique pour les interprètes animalières :

  • Demandez-vous toujours : « Quel est mon rôle dans cette interaction ? »
  • Si vous percevez des informations concernant le propriétaire, réfléchissez avant de les partager. Ces informations doivent-elles vraiment être dites ? Et si oui, comment ?
  • Apprenez à différencier les messages provenant de l’animal et les interprétations ou projections personnelles.

Conclusion : préserver l’éthique pour respecter toutes les parties

Cette question met en lumière l’importance de poser des bases solides pour exercer la communication animale intuitive avec éthique et professionnalisme. En respectant les limites de son rôle, l’interprète garantit non seulement le bien-être des animaux et de leurs propriétaires, mais aussi sa propre crédibilité et la pérennité de cette pratique.

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