L’essentiel et les pourquoi
Quand tout s’effondre, qu’est-ce qui reste ?
J’ai toujours été fascinée par les récits post-apocalyptiques.
Pas tant pour les scénarios catastrophe ou les effets spéciaux…
Mais pour ce qu’ils révèlent de l’humain.
Quand tout s’écroule, quand la normalité disparaît, qu’est-ce qui reste ? Imagine un instant.
Demain, la fin du monde.
Pas de réseaux, pas de repères. Seulement la nature, ton corps, et ceux que tu aimes.
Dans ce silence, qu’est-ce qui se met à vibrer en toi ?
Est-ce que tu as encore peur de ce que les autres pensent de toi ?
Est-ce que tu hésites encore à écouter ton intuition ?
À dire ce que tu ressens ?
À oser transmettre ce que tu sais ? Non.
Tu fais ce qui doit être fait.
Tu ressens profondément ce qui compte.
Et tu avances.
C’est dans ces moments extrêmes, réels ou imaginés, que naît la clarté.
Ce n’est pas toujours une lumière douce et blanche.
Parfois, c’est un feu sombre, profond, comme une lave intérieure.
Une colère ancienne.
Une tristesse qu’on a retenue trop longtemps.
Une peur qu’on ne veut plus laisser diriger nos choix. Quand je regarde ma propre histoire, je vois que ce n’est pas la lumière qui m’a toujours mise en mouvement.
C’est aussi ce que je ne voulais plus vivre.
Les incohérences.
Les injustices.
Les moments où j’ai senti que la vie — humaine, animale, ou spirituelle — était piétinée, ignorée, niée.
Et souvent, c’est de là qu’est né mon pourquoi.
Pas un “pourquoi” bien emballé avec des rubans de développement personnel.
Mais un “pourquoi” incarné, enraciné.
Un “parce que je ne peux pas faire autrement”.
Parce que quand on a touché la vérité de ce qui compte pour soi, il devient impossible de rester figé.
Je vois souvent des personnes, hypersensibles, intuitives, magnifiques, se sentir perdues car elles cherchent un “pourquoi” trop parfait, trop “lumineux”.
Comme s’il fallait mériter d’agir en étant déjà une version idéalisée de soi.
Et si on faisait la paix avec nos ombres ?
Et si notre moteur, c’était aussi la douleur d’avoir été ignoré·e, la peur de perdre ce lien avec l’humain ou l’animal aimé, la rage douce de voir le vivant réduit à des stéréotypes ? Et si on acceptait que notre énergie vienne de là, au départ — et que ce n’est pas grave ? Tu peux être portée par l’amour et par la révolte.
Tu peux vouloir protéger la vie parce que tu sais ce que ça coûte de la perdre.
Tu peux transmettre parce que tu sais ce que ça fait de ne pas être entendue. Et ce feu-là, qu’on pense “sombre”, se transforme.
Il éclaire différemment.
Il donne du courage, de la présence, de la cohérence. Alors je t’invite aujourd’hui à te poser une autre question.
Pas “Suis-je prête ? Suis-je parfaite ? Ai-je trouvé le bon pourquoi ?”
Mais simplement :
Qu’est-ce qui, en moi, a envie de vivre maintenant ?
Même si ce n’est pas clair. Même si c’est bancal. Même si ça tremble encore. Parce que la vie, elle, n’attendra pas que tu sois prête.
Les animaux, eux, te guident déjà. Nombreuses sont les choses que tu as déjà mis en place dans ta vie grâce ou à cause d’eux.
Et ce que tu ressens comme imparfait est peut-être juste assez parfait pour te mettre en mouvement.
On attend souvent d’être “plus alignée”, “plus formée”, “plus confiante”…
Mais parfois, ce n’est pas plus qu’il nous faut.
C’est moins de doutes,
moins de freins,
et plus de mouvement.
Le mouvement, c’est la vie.
C’est ce qui reconnecte, répare, transforme. Tu n’as pas besoin d’être certaine.
Tu as juste besoin de dire oui à ce qui vibre.
Oui à ce rêve encore flou.
Oui à ce lien avec le vivant qui t’appelle depuis toujours.
C’est peut-être là que commence vraiment ton pourquoi.
Pas dans la clarté absolue,
mais dans le courage de faire un premier pas.
Pour toi.
Pour eux.
Pour le monde qui attend que tu oses.
De tout cœur,
Fabienne Maillefer